The Blue Line

Marcelle a quitté le Vietnam en 1960, à l'âge de 3 ans. Installée en France depuis, elle n'est jamais retournée dans son pays natal. Sa petite-fille, Maï-Ly, 23 ans s'interroge sur ses racines vietnamiennes et décide de se rendre sur les traces de sa grand-mère avec laquelle elle communique tous les jours par appels vidéo et sms. Un commentaire sur des images factuelles alterne avec les interviews.

Guidé par les phrases de son livre "Mémé", le comédien Philippe TORRETON a voulu dresser le portrait de sa grand-mère, sa mémé, avec tendresse et nostalgie, à travers les archives de tout le monde. Un portrait qui se voudrait être le portrait de toutes les mémés ayant vécu leur vieillesses dans les années 70 et 80, qui se sont retrouvées, un peu étonnées, à la jonction de deux époques, la France d'après-guerre, encore agricole et rurale, la France des villages et la suivante, la France des villes, celle entrée de plein pied dans la société de consommation et du plastique. Car ce film est aussi une manière de parler des travers de l'époque contemporaine, avec son lot de fermetures d'usines, d'entreprises en faillite et de chômage. Les images d'archives familiales aux origines diverses, anonymes, se mélangent aux images d'archives télé, aux publicités d'époque, aux extraits de films et aux reconstitutions.

En Polynésie française, ce ne sont pas les justiciables qui vont à la justice. C'est la justice qui va aux justiciables. Chaque année, trois tribunaux itinérants font ainsi le tour des archipels, un territoire gigantesque de plus de 5 millions de mètres carrés composé de 84 atolls et 34 îles hautes volcaniques. Cette justice est un périple dont les professionnels de justice sont compagnons de voyage par la force des choses. En journée, ils s'affrontent, en soirée ils cherchent ensemble les bonnes adresses du coin pour dîner.

Un lien intime attache Baracé, petit village du Maine-et-Loire, à Lino Ventura, l'un des acteurs les plus populaires du cinéma français. En 1942, il est réquisitionné par l'armée italienne pour se battre contre la France, sa terre d'accueil depuis seize ans. Mais l'Italien préfère déserter. Lino Ventura quitte alors Paris et trouve refuge parmi les habitants de Baracé. Une fois la guerre terminée, l'acteur passera sa vie à rendre à ses habitants ce qu'il leur doit : la vie sauve. Devenu célèbre, pour fuir la pression et la futilité du milieu du cinéma, il décide même d'installer la maison familiale dans le village.

Un collectif d'éleveurs s'est constitué dans la Creuse, avec pour objectif de se réapproprier la production de viande dans le respect des bêtes. Au cour de la Creuse, les bouchers préparent et vendent la viande. Mais leurs boucheries ne sont pas le seul lieu de transmission d'un patrimoine. L'abattoir en est un autre. C'est pour chercher une solution à la tension entre pratiques d'élevage éthiques et industrialisation de l'abattage qu'un collectif d'éleveurs est né. Le but : se réapproprier la production de viande et accompagner les bêtes jusqu'à la mort, dans des conditions dignes du respect avec lequel ils les élèvent. Cette position équilibrée, entre les exigences de l'industrie et celle des activistes, reste précaire.

Les forêts comestibles sont-elles la solution au dérèglement climatique ? Fabrice Desjours fait pousser des forêts régénératives où tout ce qui pousse se mange. Il y a quinze ans, en Bourgogne, Fabrice Desjours lance une révolution silencieuse : planter des forêts qui nourrissent les hommes. Au fil des années, il transforme une pâture infertile en une forêt gourmande d'une densité prodigieuse. Comparée à une forêt classique, celle de Fabrice stocke quatre fois plus de carbone. Elle peut nourrir hommes et animaux, décontaminer les sols, générer de la pluie, favoriser le retour de la biodiversité, bref résoudre nombre de problèmes générés par le dérèglement climatique. Avec l'aide de scientifiques et de cuisiniers, Fabrice convainc paysans, citoyens, entreprises et pouvoirs publics qu'un nouvel art de vivre et produire est possible.

En 2023, le chorégraphe Angelin Preljocaj a créé un ballet avec des danseurs amateurs. Ils sont plus de 300 à venir passer le casting qui va désigner les interprètes de son nouveau spectacle. Ces candidats singuliers ont tous plus de 65 ans sans limite d'âge au-delà. Pour les huit sélectionnés, l'enjeu est fort. Durant deux mois, dans une atmosphère de travail intense, six heures par jour, ils vont outrepasser les idées reçues liés aux effets de l'âge. Réactiver la mémoire, dérouiller les corps, montrer les rides, évoquer la sexualité sont autant de défis qu'ils doivent surmonter pour prendre leur place dans le spectacle et monter sur scène le jour de la Première au théâtre National de Chaillot à Paris.

Marc Mascetti, dit Marco, cultive des fruits et légumes depuis 35 ans sans engrais, sans pesticide, sans herbicide, mais surtout sans irrigation dans l'Essonne, en Ile-de-France, près de Marcoussis. Sa méthode lui vaut autant d'éloges de la part de ses clients et des citoyens soucieux de la nature, que de critiques de la part d'agriculteurs plus conventionnels (bio ou pas, d'ailleurs) qui estiment l'irrigation nécessaire sur des terrains moins argileux que le sien. Marco se garde pourtant de faire la leçon à qui que ce soit. Il n'est pas militant, encore moins gourou, juste un maraîcher qui aime sa terre, ses graines, ses plants, et tout l'écosystème qui les entoure.

Dans l'ouest de la France, en Anjou, l'industrie ardoisière a fait vivre au fil des siècles des centaines de milliers de personnes. Le père du réalisateur de ce documentaire était ardoisier-mineur. Comme son père. Comme le père de son père... Des entrailles de la terre, ils ont extrait la plus belle ardoise du monde, celle qui recouvre les plus beaux édifices de notre patrimoine. Mais à quel prix ? Ce documentaire raconte l'épopée des derniers ardoisiers-mineurs et comment leurs luttes sociales d'hier ont cédé la place à un nouveau combat : celui de la reconnaissance de leur maladie professionnelle. Un dernier combat pour ne pas tomber dans l'oubli, et retrouver toute leur dignité.

Dans le Loir-et-Cher, à Saint Laurent-des-eaux, non loin du château de Chambord, a été construite la deuxième centrale nucléaire en France. Saint Laurent-des-eaux est le berceau de la famille de Cécile Delarue. En quelques années les agriculteurs du village vont côtoyer le progrès technologique, voir leur village évoluer, prospérer et ils vont connaitre l'ascenseur social pour leurs enfants et petits-enfants. C'est aussi à Saint Laurent-des-eaux, qu'ont eu lieu les deux plus gros accidents nucléaires français en 1969 et en 1980. Cécile a découvert ces accidents récemment, elle n'en n'avait jamais entendu parler et elle a voulu comprendre pourquoi en retournant sur place.

Des agricultrices, un industriel et des ouvriers, dans le nord du Gard, tentent de relocaliser l'industrie du ver à soie qui a jadis fait la richesse des Cévennes. Pendant plus de 200 ans, la soie et la fabrication de bas ont fait battre l'économie des Cévennes. Mais l'arrivée du nylon a remplacé la soie, le collant a fait passer de mode le bas et la concurrence asiatique a fait péricliter l'industrie textile cévenole. Les savoir-faire et le matériel ont bien failli disparaitre. Des agricultrices, un industriel et des ouvriers, dans le nord du Gard, tentent de relocaliser cette industrie. Au fil des saisons, ce documentaire permet de suivre cette tentative de relance de la filière soie dans un territoire économiquement sinistré qui survit essentiellement grâce au tourisme estival.

Un village de la Creuse a pallié le départ à la retraite de son unique médecin grâce à "Médecins solidaires", un cabinet médical temporaire, où des généralistes se relaient. À Ajain, dans la Creuse, après quarante ans d'exercice, le médecin du village a décidé de prendre sa retraite. Un coup de tonnerre pour le millier d'habitants de la commune. Car dans ce territoire parmi les moins peuplés de France, les candidats pour le remplacer sont rares. Le maire de la commune a tout essayé pour attirer un nouveau docteur, en vain. Jusqu'au jour où, en traversant le village en voiture, Martial Jardel, un jeune généraliste de 32 ans, a eu une idée : faire venir à Ajain, non pas un, mais plusieurs médecins. Chaque semaine, dans un cabinet médical temporaire, ils vont se relayer. C'est le début de l'aventure "Médecins solidaires".