Les temps sont durs pour notre privé Burma... Aucune enquête intéressante en vue. Le bureau est vide de dossiers, les factures s'entassent. Zavatter et Hélène s'enragent à gratter des Tacotac ou des Millionnaires. En vain !... Nestor Burma, en cette période de récession, n'a plus les moyens d'envoyer balader les clients ; il en est réduit, comme un privé des années 50, aux banales filatures de couples illégitimes. C'est dans cette ambiance morose que Monsieur Rosenthal, PDG des assurances GMLF, sonne chez Burma. Ivan Gorsky, un de ses clients, illusionniste de son état, vient de décéder dans un accident de voiture. Or, il venait tout juste de contracter une assurance vie d'un milliard de centimes. Rosenthal, persuadé qu'il s'agit d'un assassinat, confie le dossier à Burma. Une enquête inattendue commence.

Tard le soir, à «La tour d'ivoire», un luxueux restaurant situé dans un hôtel particulier, avenue de Breteuil, la salle est remplie, Jacqueline Dastier, la directrice, s'active dans les cuisines, le chef et ses commis s'affairent. Au dernier étage, le grand patron, Pierre de Fabrègues, se laisse emporter par l'air de la calomnie du «Barbier de Séville». Sa fille Alexandra est affalée dans un canapé, assommée par l'alcool. Dans ce brouhaha, un serveur est appelé par Pierre de Fabrègues pour lui porter un plateau d'huîtres et du champagne ; il frappe à la porte mais la musique de l'opéra couvre ses coups discrets... Dans son bureau, Burma écoute ses messages sur le répondeur : «Bonjour, Nestor, Pierre de Fabrègues à l'appareil... Passe me voir demain matin». Burma s'y rend mais un peu tard.

Une nuit, au pied de la basilique du Sacré-Coeur, un inconnu, coursier à l'agence Yellow Course, s'écroule dans les bras de Nestor Burma et d'Hélène. Avant de rendre le dernier souffle, il lâche péniblement ces quelques mots : «Il m'a tué ; protégez-là !».

Le commissaire Faroux, lauréat d'un concours, est convié à un festival de musique de chambre organisé dans un luxueux hôtel au bord d'un lac suisse. Tombé sous le charme de l'organisatrice du festival, Florimond est bouleversé lorsqu'il apprend sa mort accidentelle. Pour lui, il ne peut s'agir que d'un meurtre. Ne pouvant enquêter en terre étrangère, il sollicite les services de Nestor Burma.

Un appel au secours parvient à Burma : une femme enceinte et éplorée, Suzanne, le prie de retrouver son compagnon Fred Demessy, ouvrier serrurier, qui a disparu depuis plusieurs jours. Alors que Burma se persuade qu'il s'agit vraisemblablement d'une fugue, le cadavre de Fred est découvert flottant sur la Seine, Quai de Javel, et tout prouve qu'il ne s'agit pas d'une noyade. Le mystère s'épaissit lorsque Burma découvre que Fred avait démissionné depuis plusieurs semaines de l'Entreprise Floquey qui l'employait, et que depuis ce jour il menait une double vie, le soir chez sa compagne, le jour : où ? et cela avec un train de vie inenvisageable pour l'employé qu'il était. Plusieurs pistes contradictoires s'offrent à Burma.

Burma est appelé au secours par un certain Abel Benoît lui demandant de toute urgence de venir le soir à la Salpêtrière. Trop tard : l'entrevue a lieu à la morgue de l'hôpital, et Burma reconnaît, dans le corps allongé devant lui, un ancien camarade des temps héroïques de mai 1968. "Souvenirs, souvenirs", c'est avec nostalgie que Burma replonge dans son passé pour comprendre la mort de son ami, mais aussi pour aider la jeune fille que Benoît laisse derrière lui, la fragile Man Li, menacée par la mafia Thaï. Amoureux mais toujours vigilant, Burma démarre une enquête un peu particulière où les traces d'un ancien anarchiste devenu promoteur s'entremêlent aux traces anciennes d'un fourgon blindé mystérieusement disparu en 68