Suite à la série d'attentats revendiqués par l'organisation État islamique qui, le vendredi 13 novembre 2015, a fait plus de 120 morts et des centaines de blessés à Paris, les rédactions d'« Envoyé spécial » et de « Complément d'enquête » unissent leurs forces pour proposer une soirée spéciale consacrée à la situation.

Depuis trente ans, « Envoyé spécia l» est le témoin de l'évolution de la société et du monde. L'enfance, les droits des femmes, l'environnement, le travail, les grands conflits internationaux : Élise Lucet revient sur les grands thèmes traités par l'émission, avec ceux qui y ont contribué par leurs témoignages, et qui ont permis parfois de faire changer les choses. En trente années de reportages, les équipes ont rencontré des milliers de témoins plongés au cœur de l'actualité. Les reporters étaient à leurs côtés lorsqu'ils vivaient des moments forts, parfois douloureux ou au contraire pleins d'espoir. Que sont-ils devenus ? Autour d'Élise Lucet, ils sont là pour revoir ces images et raconté ce qu'ils ont vécu depuis la diffusion du reportage qui leur a été consacré.

À l'occasion des 30 ans d'«Envoyé spécial», toute une nuit est consacrée à la rediffusion de reportages distingués par des prix prestigieux. Au cours des trois dernières décennies, l'émission a abordé tous les sujets qui ont fait l'actualité, des terrains de guerre au réchauffement climatique, des scandales sanitaires aux nouvelles formes de tourisme.

En 2004, Guilaine Chenu et Françoise Joly portent à l’antenne un document exceptionnel qui a marqué l’histoire de l’émission. Le journaliste Grégoire Deniau décide de suivre des migrants sur la route de l’exil pendant deux mois. Ce reportage obtiendra le prestigieux prix Albert Londres. Ils sont des milliers d'Africains à essayer, tous les ans, de rejoindre clandestinement l'Europe. Pendant un mois, de Rabat, au nord, jusqu'au Grand Sud marocain puis en pleine mer, à bord d'une embarcation très précaire, Grégoire Deniau a vécu le parcours d'une trentaine de clandestins, entre espoir et désespoir, racket et maltraitance.

Gilles Jaquier a couvert les conflits en Irak, en Syrie, au Kosovo, au proche orient et Afghanistan. En 2009, il était justement retourné dans la région de Kandahar pour montrer à quel point il était difficile pour les filles de poursuivre leurs études. Entre les attaques à l’acide, les écoles brulées et les professeurs assassinés, il fallait un sacré courage pour continuer à croire en ses rêves, face au fondamentalisme des Talibans. Ce reportage a été plusieurs fois primé.

Envoyé spécial, c’est aussi de belles histoires d’amour, même si au départ, elles ne sont pas évidentes… En 2001, l’émission diffuse un reportage très émouvant qui va bouleverser le public… L’histoire de parents handicapés mentaux qui ont des enfants qui ne le sont pas. A une autre époque, on leur aurait enlevé leur bébé dès les premiers jours, mais grâce aux équipes de l’aide sociale et des éducateurs, la famille va rester unie. Des destins singuliers décrits avec beaucoup de respect et de pudeur grâce à deux ans d’enquête.

Une enquête, ça peut aussi éveiller des consciences et même faire changer le monde. Ce fut le cas avec le reportage : grandir sous camisole. Alertée par la directrice d’un hôpital à Moscou, en 1996, l’équipe d’Envoyé spécial va tourner des images presque insoutenables. Le sort réservé à 70 000 enfants handicapés mentaux en Russie. Pas de soin, aucun moyen, des petits patients quasiment laissés à l’abandon car jugés inutiles à la société. Boris Eltsine et sa femme ont regardé ce reportage et ils ont décidé de faire changer la loi pour que les parents n’aient plus l’obligation d’abandonner leurs enfants handicapés.

Les enfants ont souvent été au cœur des sujets d’Envoyé spécial. Au Yemen, ils sont les otages d’une guerre impitoyable, mais aucune caméra ne peut filmer sur place. IL y a 2 ans une réalisatrice Yéménite est venue nous voir. Elle nous a proposé un film sur ce qu’enduraient ces petits garçons ou ces petites filles, victimes innocentes d’un conflit destructeur : l’ONU affirme que c’est une des pires crises humanitaire du 21 eme siècle. Ahmed, Rima et Youssef, ont accepté d’être nos yeux et nos oreilles dans les rue de Sanaa. Ce qu’ils nous racontent est sidérant.

Reportage à Beyrouth consacré aux conséquences de l'explosion du 4 août sur le port, dans un pays en pleine crise politique et économique. Commentaire sur images factuelles dans les rues de Beyrouth, images d'une manifestation en hommage aux victimes, images amateur de l'explosion, photographies, alternant avec les interviews de nombreux participants. Plateau en situation d'Elise LUCET avant et après le reportage.

La Spéciale d’Envoyé : Eau secours ! En France, on pensait la ressource en eau inépuisable. Nos fleuves, nos rivières, nos massifs montagneux étaient autant de châteaux d’eau qui, croyait-on, nous mettaient à l’abri des pénuries jusque-là réservées aux pays chauds. Et puis, les étés de canicule ont été suivis par des hivers secs et des printemps sans pluie… Les communes ravitaillées en eau potable se comptent désormais par dizaines. Au mois d’août 2023, 72% des nappes phréatiques du pays restaient sous les normales. * Vittel : buvez, éliminez… la nappe ! * Piscines, le coupable idéal ? * La Guadeloupe au compte-gouttes