Zone Interdite
Les Gitans 2 : ils vivent selon leur propre loi (2015x23)
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Mariages extravagants, rites mystérieux, les Gitans vivent à nos côtés mais selon leurs propres lois. Roms, Manouches, Sinti : ils sont aujourd'hui environ 300 000 en France. Ils protègent jalousement leurs traditions mais ont accepté de nous ouvrir les portes de leurs clans et de nous livrer certains de leurs secrets.
C'est devant leurs propres tribunaux que les Gitans roms règlent leurs comptes et leurs affaires de cœur, selon un code d'honneur qui se transmet depuis des millénaires. Et gare à ceux qui y dérogent : nous avons pu exceptionnellement assister à une Kris Romani, une cour de justice gitane. Un père risque 12 500 euros d'amende parce que son fils s'est enfui avec celle qu'il aime, les amoureux, eux, seront peut-être séparés à jamais : ce sont les sages du clan qui trancheront.
Pour tous les Gitans, le mariage est l'affaire d'une vie. Selon les clans, il faut enlever la jeune fille, ou au contraire négocier financièrement sa main auprès de sa famille. Mais dans tous les cas, la fête est fastueuse. Robes de rêve, parade de grosses cylindrées, les parents n'ont en général qu'une quinzaine de jours pour organiser des réceptions grandioses et joyeuses qui marqueront les mémoires. Nos caméras ont pu suivre ces moments de fête et d'intimité.
L'amour mais aussi la mort obéissent à des rites particuliers. Au moment du décès de Manitas de Plata, le guitariste de légende, nous étions aux côtés de ses fils. Il s'est éteint auprès des membres de son clan. La plupart sont musiciens et vivent tous dans le même quartier de Montpellier. Durant 3 jours et 3 nuits ils étaient réunis pour une veillée traditionnelle d'une rare intensité. Trois jours où, selon la loi gitane, les guitares doivent se taire, avant de reprendre leurs rythmes incandescents. Dans certaines communautés, quand un Gitan meurt, tous ses biens sont brulés… même sa caravane. Car prendre les biens d'un mort porte malheur aux vivants