La chirurgie esthétique est de plus en plus populaire. À preuve, en cinq ans, le nombre de femmes ayant reçu une augmentation mammaire a augmenté de 37 %. L’abdominoplastie et le redrapage des cuisses ont connu des hausses respectives de 115 % et de 80 % dans le même laps de temps. Et on ne parle même pas des injections de Botox, qui comptent un faramineux 388 % d’augmentation entre 2000 et 2005 ...

Comment se fait-il que, à une époque où le terme « régime » est omniprésent et où tout livre affichant le mot « diète » devient un best-seller, il y ait de plus en plus d’obèses plutôt que d’y en avoir de moins en moins ?

Il y a 22 ans, Vanessa Williams perdait son titre de Miss USA parce qu’on apprenait qu’elle avait posé nue. Aujourd’hui, les photos qu’avait alors publiées Penthouse auraient plutôt propulsé sa carrière.

Il y a des siècles, la mère d’Achille le mettait devant un dilemme : « Mon fils, ou bien tu restes ici, tu fondes une famille et tu vis heureux, ou bien tu pars te battre à Troie et on parlera de toi à tout jamais. » De tout temps, les gens connus – avant les héros, aujourd’hui les vedettes – ont suscité un profond intérêt. À preuve : si le tirage de la presse écrite ne cesse de décliner à raison de 2 % ou 3 % par an (il y a 15 ans, les ventes du magazine Time avoisinaient les 11 millions d’exemplaires par semaine, alors qu’elles ne s’élèvent plus qu’à 5 millions aujourd’hui), celui de la presse people serait le seul à l’heure actuelle à être toujours en croissance, selon Luc Lavoie, vice-président de Quebecor. D’où vient donc cette fascination pour les gens riches et célèbres ?

Alors que, dans la première moitié du siècle, on s’assurait d’une progéniture nombreuse dans l’espoir de bras pour aider à la ferme – ou simplement pour se conformer aux règles du clergé (empêcher la famille était un péché) –, aujourd’hui, on décide de faire des enfants pour vivre une expérience riche, absolue, qui fera grandir.

L’industrie de la croissance personnelle n’a plus besoin de présentation. Avec ses 300 000 volumes de psycho pop, ses 40 000 coachs répartis dans le monde, ses multiples séminaires et bien d’autres déclinaisons, la recette du bonheur facile ne s’est jamais aussi bien portée, avec un appréciable chiffre d’affaires de 2,48 milliards de dollars américains par année. À preuve : un Américain sur trois se serait déjà procuré un livre de croissance personnelle dans sa vie. Comment diantre se fait-il qu’on ait à ce point besoin de se faire prendre par la main ?

Selon une étude du Conseil canadien de développement social publiée en 2003, les Canadiens seraient de plus en plus anxieux malgré des indicateurs sociaux positifs : amélioration de l’économie et de la santé, baisse de la criminalité, etc. Les Québécois seraient même les citoyens les plus inquiets par rapport à la violence et au crime contre la propriété dans leur voisinage, malgré des statistiques démontrant que la province affiche le taux le plus bas de crimes violents (avec l’Île-du-Prince-Édouard) et un taux de crimes contre la propriété qui n’est pas plus élevé qu’ailleurs.

Depuis une dizaine d’années, on assiste à un chambardement dans l’industrie musicale qui touche tous les joueurs. Pour la seule année 2005, les ventes de musique sur support matériel (CD et DVD) ont chuté de 6,7 %, alors que les recettes provenant du téléchargement légal atteignaient 1,3 milliard de dollars, soit le triple de l’année précédente (et la hausse se poursuit : en 2006, les recettes ont atteint 2,3 milliards). Au cours du premier trimestre de 2006, Apple vendait 8,5 millions de iPod. Et plus de 60 % des élèves du secondaire admettaient télécharger des fichiers musicaux via des réseaux tel Kazaa...

La mort se porte plutôt bien : Statistique Canada a évalué que, entre 1989 et 1997, seules 4,9 % des entreprises de services funéraires qui étaient en exploitation ont mis fin à leurs activités, comparativement à 14,9 % pour l’ensemble de l’économie. Mais nous, comment nous portons-nous par rapport à la mort ?

La mondialisation a toujours existé : on n’a qu’à penser aux désirs expansionnistes de l’Empire romain, à la route des épices, ou encore à celle de la soie. Toutefois, depuis trente ans, la mondialisation semble répondre à l’imposition d’un seul discours économique – le néolibéralisme – et d’un dieu nommé Libre marché, qui régit toute la planète. Les frontières se sont ouvertes, et les biens circulent comme jamais. Internet et les transports modernes ont eu tôt fait de transformer la Terre en un village.

On dit que l’alimentation bio est une nouvelle tendance qui ne cesse de gagner en popularité depuis une douzaine d’années. C’est oublier qu’il y a plus de 60 ans tous les agriculteurs québécois produisaient du bio, dans la mesure où les fertilisants, herbicides et autres hormones de croissance n’existaient pas…

Depuis son « invention » il y a près de 50 ans, le tourisme de masse est devenu l’industrie exportatrice numéro un, avec plus d’un milliard d’arrivées aux frontières chaque année. Mais il reste à savoir : à qui le tourisme profite-t-il ?

Le Québec est le champion canadien des ordures, avec une généreuse moyenne de 37 sacs verts par habitant par année(en comparaison, la moyenne canadienne se situe à 30 sacs). Selon Recyc-Québec, près de la moitié de chaque sac vert est constituée de papier, de carton, de verre, de plastique et de métaux, qui sont récupérables. L’autre moitié est composée de matières putrescibles et d’autres résidus. Bref, pourquoi tant de déchets et si peu de récupération?